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LA
SÉPARATION NOIRE
LE NOIR EST LA QUATRIÈME
ROUE DU TRICYCLE CMY (UNE QUATRIÈME ROUE S'AVÈRE PARFOIS
D'UN SECOURS IRREMPLAÇABLE).
En
théorie, l'addition de trois encres de couleur primaire cyan,
magenta, et jaune, devrait suffire à restituer la totalité
du spectre lumineux.
En
pratique, leur superposition ne sait donner plus qu'un brun manquant
singulièrement de densité. L'usage s'est donc généralisé
d'ajouter une quatrième couleur, le noir, pour renforcer la profondeur
des tons sombres de l'image. À la sélection, c'est un clone
de celle du cyan, notablement dégraissée et contrastée,
qui va devenir la séparation de la couleur noire. Heureusement,
vous n'avez le plus souvent pas à vous en soucier!
Néanmoins, dans certains
cas particuliers, il pourra être nécessaire d'intervenir sur
la séparation du noir. Soit pour se conformer
à un cahier
des charges précis. Soit pour améliorer
la qualité de la sélection ou de l'impression.
+=
Voila une démonstration
simple , et même évidente! diront certains, mais tout le monde
n'a pas fait l'expérience de suivre une impression au "cul de la
machine" (c'est l'expression consacrée...).
La première vignette
vous montre une image composée des seules trois couleurs primaires:
les ombres et le dessin des forces semble fades.
Puis le noir seul, comme
vous pourriez le découvrir sur un typon de gravure; Vous remarquerez
qu'il n'y subsiste plus de la vue originelle que le dessin des lignes de
forces, l'ossature de la photographie. Les photograveurs appellent cette
sélection le "noir squelette".
Et enfin, l'addition des
primaires et du noir donne une impression offset classique.
UCR
/ GCR
LES FONCTIONS UCR ET GCR
GÉRENT LE RETRAIT SOUS COULEUR: ELLES N'ONT PAS D'EFFET SUR LE RENDU
DE L'IMAGE, MAIS UNIQUEMENT SUR SA DÉCOMPOSITION EN QUATRE COULEURS
PRIMAIRES.
Qu'est-ce
qui distingue une photographie numérisée suivant la méthode
classique, et celle du retrait sous couleur ? RIEN !
Rien en effet qui soit sensible
sur la page terminée. C'est un artifice de sélection conçu
à l'intention des imprimeurs pour réduire les coûts
de matières (l'encre!), et sécuriser les conditions de fabrication.
La première raison
de recourir à cette technique est donc de se conformer à
un cahier des charges
imposé par le commanditaire.
La seconde -celle qui nous
intéresse ici principalement- est d'en détourner la finalité
première pour optimiser la reproduction de sujets caractéristiques.
Quelques
définitions:
- UCR UNDER COLOR REMOVAL
/ RETRAIT SOUS-COULEUR
compensation de l'addition
des trois couleurs primaires par le noir UNIQUEMENT DANS LES TONS NEUTRES.
- GCR GRAY COMPONANT REMPLACEMENT
/ REMPLACEMENT DE COMPOSANT GRIS
compensation de l'addition
des trois couleurs primaires par le noir DANS TOUTES LES COULEURS DE L'IMAGE.
- PCR POLYCHROMATICAL COLOR
REMOVAL / RETRAIT SOUS COULEUR POLYCHROMATIQUE
synonyme de GCR, sans nuance
aucune.
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LES DEUX VUES SEMBLENT IDENTIQUES.
ELLES LE SERONT À L'IMPRESSION!
La première est le
produit d'une sélection classique.
En l'effleurant, la couche
du noir se décale. Vous découvrez une trichromie CMY très
proche du résultat final. Le noir, à coté, souligne
seulement et discrètement les ombres du sujet. La plus part des
quadrichromies que vous voyez dans les revues, et ailleurs, sont reproduites
de cette manière. |
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La seconde a été
numérisée en ayant recours à la
compensation GCR.
Lorsque la couche du noir
se décale, vous observez que le film noir est beaucoup présent
que précédemment. Il présente presque le profil d'une
simili. La trichromie, à l'inverse, semble atténuée.
Seuls ressortent les détails colorés de l'image, et les tons
neutres ne jouent plus qu'un rôle de soutien aux forces du noir. |
LE PRINCIPE THÉORIQUE
DE LA COMPENSATION GCR EST QUE L'ADDITION EN PARTS ÉGALES DES COULEURS
PRIMAIRES PEUT SE TRADUIRE PAR LA MÊME VALEUR DE NOIR.
Donc un
gris neutre, soit 50% cyan, 43% magenta, 45% jaune, pourrait être
imprimé seulement par un noir tramé à 50%.
Ou encore une couleur décomposée
en 95% cyan, 20% magenta, et 80% jaune se traduirait par 20% de NOIR, 75%
cyan, 0% magenta, 60% jaune.
La réalité
de l'impression offset impose que cette belle théorie soit relativisée
et compensée.
En effet un noir seul, même
à l'aplat, ne saurait restituer une densité d'encrage
comparable à la superposition des quatre encrages. Il est indispensable
de prévoir une couleur de soutien sous le noir pour retrouver la
puissance des ombres, et éviter les cassures indésirables
entre zones de luminosités différentes.
Les
paramètres de compensation peuvent avoir une action plus ou moins
marquée suivant la destination de l'ouvrage.
Un simple dégraissage
pour éviter des problèmes de maculage
et de séchage, pour une impression sur rotative sera obtenu par
un indice GCR moyen, avec une sous-couleur approximative de 75% dans les
forces et un noir à 90%.
Un indice GCR élevé
permettra de remplacer les blancs, les gris et les noirs par presqu'exclusivement
la séparation du noir, avec une sous-couleur culminant à
50%, et un noir à 98%.
Sauf intention particuliere,
et circonstanciée, on ne poussera jamais la compensation à
son maximum: l'artifice deviendrait par trop sensible.
Similis
et Virages
QUAND ON PARLE DU NOIR, ON
PENSE IMMÉDIATEMENT À LA SÉLECTION DES SIMILIS. La
simili, comme son nom l'indique, est une image imprimée
en une seule couleur. Le noir, le plus souvent, mais on peut tout
aussi bien utiliser un ton direct.
LA SIMILI N'EST PAS UNE SÉLECTION
AU RABAIS.
Paradoxalement, alors que
la majorité des documents traités en simili le sont pour
des raisons de budget (cela revient toujours moins cher d'imprimer une
seule couleur que quatre), on trouve des publications de luxe ou artistiques
qui font volontairement appel à cette technique.
La numérisation d'une
simili requiert les mêmes soins que celle d'une quadrichromie: contrôle
des blancs et des noirs, gradation, contraste, netteté... La seule
chose dont vous n'ayez pas à vous soucier, et pour cause, est l'équilibre
des gris.
LE
SEUL REPROCHE QU'ON PUISSE FAIRE À LA REPRODUCTION D'UNE IMAGE EN
SIMILI EST LA PERTE DE DENSITÉ ET DE CONTRASTE.
Pour une reproduction qui
s'approche de la qualité d'un tirage photo, il est nécessaire
de compenser la pauvreté du noir quadri.
Travaux de luxe et budget
en relation: on traitera les documents en bichromie.
Le noir simili sera accompagné par une sous-couche d'un ton direct
gris (on emploie le plus souvent un Warm Gray) qui renforcera les ombres
et donnera de la matière aux demi-tons. Le résultat peut
s'avérer superbe!
Ce n'est pas toujours envisageable.On
pourra, chaque fois que cela est possible, tricher avec la simili, en réalisant
des "similis/quadris". En fait, des sélections
de documents noirs traités en quadrichromie.
C'est par contre une évidence
lorsque des photographies noires sont amalgamées avec des quadrichromies.
Les densités des noirs s'en trouveront significativement renforcées.
L'occasion est trop belle
dans ce cas de recourir à la compensation GCR. Le noir est stabilisé,
et renforcé par un "matelas" neutre aux trois couleurs primaires.
Le risque est de maculage
ou de refus est quasiment inexistant. Que demander de plus ?
LE
PRINCIPE DE TRAITEMENT BICHROMIE EST SOLLICITÉ ÉGALEMENT
POUR DONNER DES EFFETS DE VIRAGE AUX DOCUMENTS MONOCHROMES.
Le plus simple est de choisir
en soutien au noir simili une couleur d'encre caractéristique:
un brun orangé, par exemple pour obtenir un aspect de photo ancienne
sépia (qui était, en fait, un virage à l'or).
De la même manière
qu'on a pu simuler un soutien à la séparation du noir en
composant avec les couleurs primaires, une correction
de gradation restituera la même dominante spécifique.
Pour un sépia, sous le noir, il faudra atténuer sensiblement
la courbe du cyan, peu ou prou celle du magenta, et notablement accentuer
celle du jaune.
ATTENTION! La
simulation écran dans ce domaine est particulièrement approximative
et hasardeuse!
On peut trouver des -rares
et chères- gammes bichromes et trichromes, pour vous guider dans
le choix des tons directs.
La gamme de tons quadrichromie
(que vous achèterez bien, enfin, après avoir consulté
ce site!...) est précieuses pour la composition des couleurs de
soutien primaires.
La meilleure garantie quant
au résultat espéré, et je le recommande ardemment,
reste l'épreuve de contrôle.
LE TRAVAIL SUR LA SÉPARATION
DU NOIR N'EST DONC PAS ANECDOTIQUE.
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Il suffit quelquefois de
contraster un noir quadri pour redonner du volume et de la profondeur à
une image qui en manque.
On peut retrouver, grâce
à l'acuité du scanner, des détails imperceptibles
à l'oeil dans les ombres du document original. Restaurer la fraicheur
et la densité d'une couleur difficilement reproductible, en remplaçant
sa couleur complémentaire
par le noir en compensation GCR. Ou par la même méthode, équilibrer
des produits blancs ou neutres.
Au risque de sembler cultiver
le paradoxe, on pourrait affirmer que la maitrise du noir est devenue la
"haute école" de la reproduction couleur. Les excercices de haute
école peuvent paraître fastidieux, ils n'en sont pas moins
que redoutablement efficaces
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